Nouvelles du front
- llb154
- 24 mars
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En ces jours troubles où Vladolphe Poutler se terre au fond Kremlin, ressassant "son plan" (envahir le monde, en commençant par l'A86), les Français ont-ils bien conscience de la menace existentielle1 qui plane sur leurs têtes ?
On sait désormais pourquoi l'Ogre russe n'est jamais arrivé jusqu'à Kiev : il a fait demi-tour quand il a réalisé que ce n'était pas le meilleur itinéraire pour fondre sur Paris (sur Londres et Berlin aussi, mais Paris d'abord). Tout le monde peut se tromper. Seulement voilà : depuis trois ans, Vladolphe Poutler est parvenu, entre deux chimiothérapies, à rassembler la totalité des puces électroniques des machines à laver, depuis les buanderies de Saint Petersbourg jusqu'à celles de Vladivostok. Qui sait, peut-être s'est-il aussi emparé des tambours. Quoi qu'il en soit sa force de frappe est, désormais, considérable.
Or face à lui l'Europe des 27 (bientôt 28) est seule. L' Amérique gémit sous la santiag de Donalphe Hitlump, et nos fidèles alliés ne sont plus nos alliés : ces barbares veulent la paix.
Il est hors de question que nous les suivions dans cette aventure. "Quelle diplomatie ? ... fils de p..." : phrases historiques de notre nouveau Churchill, qui resteront à jamais les mémoires. La paix ne saurait être le résultat d'une capitulation. Plutôt la guerre totale, la guerre mondiale et le feu nucléaire qu'une moitié d'Ukraine.
En défendant l'Ukraine, son niveau de corruption inégalé sur le continent, son coup d'état, son trafic d'armes, ses usines à bébés, ses biolabs, ses élections reportées sine die, son pianiste incomparable en panoplie de héros de guerre, ses statues de Bandera et ses bases otaniennes avancées, ce sont nos valeurs européennes que nous défendons.
L'Amérique nous enjoint de songer nous-mêmes à notre sécurité ? Très bien. Mais que cela lui plaise ou non, nous songerons nous-mêmes à notre sécurité.
La seule question qui se pose désormais est la suivante : les Français auront-il le courage de répondre à l'appel à la mobilisation générale de leur président, en responsabilité ? La réponse est, nous voulons le croire, affirmative. Déjà, des personnalités de premier ordre sont sur les rangs, et passent modestement dans les salons, tout auréolées de leur bravoure à venir, un jour, peut-être - mais si possible à l'arrière dans un bureau. Et d'après tous les sondages qui posent une question suffisamment vague, la confiance, entre Macron et son peuple, est absolument intacte.
Car oui, depuis bientôt dix ans de compagnonnage avec Jupiter, nous avons appris non seulement à chanter ses louanges, mais à le connaître. Il nous a déjà sauvés maintes fois du désastre, nous impressionnant tant par sa lucidité que par son efficacité, et plus encore peut-être par sa constance.
C'est d'abord lui en effet qui, avant même d'être élu président, a commencé à brader ces vieilles industries poussiéreuses qui encombraient le territoire, et nous a du même coup débarrassés de technologies de pointe inutiles ; et c'est lui qui, plus tard, a racheté quelques-unes d'entre elles, engrangeant du même coup une intéressante perte. C'est lui qui a chanté l'arrêt des centrales nucléaires ; puis les a réouvertes. C'est lui, toujours lui, qui, à peine arrivé au pouvoir, a fichu dehors cette vieille ganache de général, pour montrer à tous comme on traite un imbécile qui rêve d'engraisser l'armée. Et c'est ce même président, chers compatriotes, qui nous appelle à présent à ouvrir nos coeurs, et nos portefeuilles, afin que nos colonnes de blindés reluisent au soleil sur les plaines de la Volga, d'ici deux ou trois semaines – juste le temps de passer en éconmoie de guerre2.
La mémoire de la dernière guerre, justement, est encore fraîche. Souvenez-vous : un soir de l'hiver 2020 , notre président alla bravement s'asseoir dans une salle de théâtre, et défia "l'ennemi invisible", dans un geste d'audacieuse ambiguïté stratégique3. On connaît la suite, et comment il nous a terrassés pour terrasser l'ennemi. Ce fut d'abord la stratégie de la terre brûlée : dans nos rues vides, et nos forêts désertes, le corona faisait moins le malin ! tandis que, de nos fenêtres, tremblions d'apercevoir son invisibilité statistique. Calfeutrés, qui dans le parc de sa résidence secondaire, qui dans sa chambre de bonne au sixième étage, nous éprouvions le légitime orgueil que donne la solidarité dans le danger (ah ! L'émouvant rituel des applaudissements unanimes à 20h !) Puis vinrent les sorties audacieuses, menées selon l'ingénieuse tactique du café debout-assis-couché et des plages dynamiques ; la protection des tout-petits grâce à des cercles de craie dessinés dans les cours de récréation ; le port du masque qui-ne-sert-à-rien (et dont l'élite du personnel politique elle-même ne savait pas se servir) pour tous, partout, tout le temps entre deux cafés ; l'interdiction faite aux médecins traitants de traiter – manœuvre inouïe, qui restera dans les annales de la guerre et de la médecine ; le dévouement des vaccinez-moi avec un produit expérimental pour être protégé à 95%, ou pour protéger les autres, ou pour éviter les formes graves d'une maladie asymptomatique... en tout cas pour être admis au restaurant. Enfin, last but not least, les redoutables Brigades Rivotril vinrent porter le coup de grâce, semant la terreur parmi les hordes de vieillards tousseux qui, sans cette salutaire offensive, menaçaient sans vergogne d'encombrer les hôpitaux vides, ceux-là même où nos héroïques blouses blanches étaient débordées par les urgences chorégraphiques.
Et tout cela, notre président l'a accompli en faisant don de tous ses talents à la patrie : quoi qu'il nous en coûte. Une fraternité d'armes unit depuis le peuple à son président, et à McKinsey.
Tout récemment encore, Emmanuel Macron n'a-t-il pas démontré sa fermeté d'âme face aux provocations de l'Algérie ? Tebboune a eu beau jeter dans ses geôles un célèbre écrivain français (qui avait exprimé des opinions d'ailleurs fort douteuses), notre Jupiter n'a pas même levé un sourcil. Impassible, il a regardé ailleurs avec une remarquable indifférence. De même, c'est avec un visage serein qu'il contemple les flux de migrants, légaux et illégaux. Qu'ils entrent ! Ce n'est pas lui qui s'en souciera. Qu'on nous pardonne de jeter ici pêle-mêle tant de faits d'armes : il ne s'était pas ému davantage pour quelques éborgnés en gilet jaune. Un soldat est un soldat. A la guerre comme à la guerre. Rien ne l'abat. Rien ne l'arrête. Qu'on vienne le chercher.
Virtuose de l'économie, fin stratège, âme lucide en acier trempé, comment ne pas avoir foi dans notre chef de guerre pour écraser les Ruskov ? Français, méritez votre président : ouvrez-lui vos livrets A.
Laurence Simon
1 L'expression est vraiment très jolie.
2 Une expression presque aussi jolie que la précédente.
3 Pas mal non plus, n'est-ce pas ? Mais bon.
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